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Historique : inauguration de l'orgue en 1898

Publié par Amis des orgues de La Ménitré

L'an mil huit cent quatrevingt dix-huit, le quatorzième jour du mois d'août, a eu lieu à la messe paroissiale, l'inauguration des grandes orgues nouvellement restaurées. Voici reproduit le compte rendu de l'inauguration : 

L'orgue de La Ménitré est sorti des ateliers de Mr Hulbert, rue Poissonnière, n°26 à Paris. Il a été construit en 1842 et vendu à l'église de Saint-Laud à Angers. Mr l'abbé Trimoreau, curé de La Ménitré l'acheta en 1869 à la fabrique de Saint-Laud, qui fut obligée, quoiqu' à regrets, de s'en défaire au moment de la construction de la nouvelle église. L'inauguration solennelle a eu lieu le 18 avril de cette même année 1869 sous la présidence de Mr Ménard, vicaire général.


L'installation de l'orgue fût à plusieurs points de vue défectueuse. Livré pendant plusieurs années à des mains inhabiles, condamné longtemps à un silence préjudiciable, l'instrument se délabra et vint le moment où il ne fut plus possible de s'en servir. Il fallait à tout prix une réparation.


Mr l'abbé Cherbonnier, curé de La Ménitré devait cette réparation au vieil instrument qu'il avait connu de longue date,  auquel il  attache en grande partie sa nomination comme vicaire sous Mr Guittonneau, en 1871, et qu'il a complètement acclimaté dans la paroisse en formant des élèves qui aujourd'hui remplacent le maître et donnent un grand éclat à nos cérémonies.

 

Les marguilliers, malgré la charge nouvelle qui allait grever le budget de la fabrique, ne pouvant pas se résigner à se séparer d'un instrument qui est  la gloire de notre église et que bon nombre de paroisses plus importantes pourraient nous envier, consentirent à tous les sacrifices et accueillirent favorablement le projet de restauration.

 

Le travail, confié à Mr Debierre, facteur à Nantes, fût dirigé avec une grande habileté et éxécuté par des ouvriers entendus. Mr Cochereau pour la mécanique et Mrs Bréhier et Guillaume Cocheril pour l'harmonie. Il y avait des difficultés sérieuses qui furent heureusement vaincues. Le vieil orgue fut remis à neuf en entier : tout fut réparé, soufflet, sommier, mécanique, claviers. Le buffet fut reculé, laissant un large passage par devant. On ajouta un trémolo et plusieurs jeux  furent modifiés d'une manière très heureuse. La boiserie du buffet fut entièrement refaite, le (sommier ?),  les claviers et plusieurs jeux furent protégés contre les accidents et clos avec soin. Tout en regrettant que nos modestes ressources ne nous aient pas permis de faire davantage, constatez que l'orgue, tel qu'il est, se trouve en parfait état et a donc tout ce qu'il faut pour remplir dignement le rôle qui lui est assigné.


Le devis s'élève à la somme de dix huit cent francs, sur laquelle la fabrique a versé six cents francs et acquittera le reste au fur et à mesure de ses ressources, Mr Debierre, voulant bien lui accorder tous les crédits nécessaires. Il faut ajouter à cette somme tous les travaux de menuisier éxécutés dans le buffet et différents ouvrages accessoires que la fabrique s'efforcera d'acquitter en économisant son budget ordinaire.


Enfin l'orgue restauré, remis à neuf, accordé de nouveau, (a été) béni solennellement au commencement de la grand messe par Mgr Pessard. Après les prières liturgiques, sa grande voix puissante et harmonieuse  se fera entendre, sous les doigts d'un artiste dont l'éloge n'est plus à faire : le R.P. Dom Legeay, bénédictin de Saint-Maur; des sons d'une ampleur et d'une richesse inconnus jusqu'alors remplissent l'église et des accords incomparables tiennent sous le charme la nombreuse assistance émerveillée.

Après l'évangile, Mgr Pessard prit la parole et dans un discours éloquent nous fait l'historique de l'instrument, nous montrant le rôle magnifique de l'orgue dans l'église et fait la comparaison entre la paroisse et l'orgue ... 

 

3 lignes illisibles....


Pendant la messe qui est chantée par Mr l'abbé Choleau, ancien curé de Courchamps, le R.P. Legeay nous fait admirer successivement les merveilleuses ressources de l'orgue et les ressources plus merveilleuses encore de son rare talent.


Deux enfants chantent le credo : leurs voix claires et fraiches, soutenues par les accords de l'orgue alternent avec la voix plus mâle des chantres.


Et maintenant, louez le Seigneur,  orgues à la voix douce et puissante, soutenez la piété du chrétien qui prie, donnez des ailes à sa prière, embellissez nos cérémonies religieuses, donnez-nous ici-bas comme un écho des mélodies célestes que nous entendrons un jour.

 

La Ménitré ce 14 Août 1898.

 

 

L'orgue de La Ménitré est sorti des ateliers de Mr Hulbert, rue Poissonnière, n°26 à Paris. Il a été construit en 1842 et vendu à l'église de Saint-Laud à Angers. Mr l'abbé Trimoreau, curé de La Ménitré l'acheta en 1869 à la fabrique de Saint-Laud, qui fut obligée , quoiqu' à regrets, de s'en défaire au moment de la construction de la nouvelle église. L'inauguration solennelle a eu lieu le 18 avril de cette même année 1869 sous la présidence de Mr Ménard, vicaire général.
L'installation de l'orgue fût à plusieurs points de vue défectueuse. Livré pendant plusieurs années à des mains inhabiles, condamné longtemps à un silence préjudiciable, l'instrument se délabra et vint le moment où il ne fut plus possible de s'en servir. Il fallait à tout prix une réparation.
Mr l'abbé Cherbonnier, curé de La Ménitré devait cette réparation au vieil instrument qu'il avait connu de longue date,  auquel il  attache en grande partie sa nomination comme vicaire sous Mr Guittonneau, en 1871, et qu'il a complètement acclimaté dans la paroisse en formant des élèves qui aujourd'hui remplacent le maître et donnent un grand éclat à nos cérémonies.

Les marguilliers, malgré la charge nouvelle qui allait grever le budget de la fabrique, ne pouvant pas se résigner à se séparer d'un instrument qui est  la gloire de notre église et que bon nombre de paroisses plus importantes pourraient nous envier, consentirent à tous les sacrifices et accueillirent favorablement le projet de restauration.

Le travail, confié à Mr Debierre, facteur à Nantes, fût dirigé avec une grande habileté et éxécuté par des ouvriers entendus. Mr Cochereau pour la mécanique et Mrs Bréhier et Guillaume Cocheril pour l'harmonie. Il y avait des difficultés sérieuses qui furent heureusement vaincues. Le vieil orgue fut remis à neuf en entier : tout fut réparé, soufflet, sommier, mécanique, claviers. Le buffet fut reculé, laissant un large passage par devant. On ajouta un trémolo et plusieurs jeux  furent modifiés d'une manière très heureuse. La boiserie du buffet fut entièrement refaite, le (sommier ?),  les claviers et plusieurs jeux furent protégés contre les accidents et clos avec soin. Tout en regrettant que nos modestes ressources ne nous aient pas permis de faire davantage, constatez que l'orgue, tel qu'il est, se trouve en parfait état et a donc tout ce qu'il faut pour remplir dignement le rôle qui lui est assigné.
Le devis s'élève à la somme de dix huit cent francs, sur laquelle la fabrique a versé six cents francs et acquittera le reste au fur et à mesure de ses ressources, Mr Debierre, voulant bien lui accorder tous les crédits nécessaires. Il faut ajouter à cette somme tous les travaux de menuisier éxécutés dans le buffet et différents ouvrages accessoires que la fabrique s'efforcera d'acquitter en économisant son budget ordinaire.
Enfin l'orgue restauré, remis à neuf, accordé de nouveau, (a été) béni solennellement au commencement de la grand messe par Mgr Pessard. Après les prières liturgiques, sa grande voix puissante et harmonieuse  se fera entendre, sous les doigts d'un artiste dont l'éloge n'est plus à faire : le R.P. Dom Legeay, bénédictin de Saint-Maur; des sons d'une ampleur et d'une richesse inconnus jusqu'alors remplissent l'église et des accords incomparables tiennent sous le charme la nombreuse assistance émerveillée.

Après l'évangile, Mgr Pessard prit la parole et dans un discours éloquent nous fait l'historique de l'instrument, nous montrant le rôle magnifique de l'orgue dans l'église et fait la comparaison entre la paroisse et l'orgue ... 3 lignes illisibles....
Pendant la messe qui est chantée par Mr l'abbé Choleau, ancien curé de Courchamps, le R.P. Legeay nous fait admirer successivement les merveilleuses ressources de l'orgue et les ressources plus merveilleuses encore de son rare talent.
Deux enfants chantent le credo : leurs voix claires et fraiches, soutenues par les accords de l'orgue alternent avec la voix plus mâle des chantres.
Et maintenant, louez le Seigneur,  orgues à la voix douce et puissante, soutenez la piété du chrétien qui prie, donnez des ailes à sa prière, embellissez nos cérémonies religieuses, donnez-nous ici-bas comme un écho des mélodies célestes que nous entendrons un jour.

La Ménitré ce 14 Août 1898.